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LES MARINIERS Les
mariniers formaient la partie la plus nombreuse et aussi la plus turbulente du personnel du canal. Dès le début, alors que la Compagnie assurait le trafic par ses propres bateaux, ils avaient été embauchés
par les commis et placés sous leur surveillance. La substitution du péage au privilège de navigation rendit les mariniers indépendants de la Compagnie.Les mariniers du canal furent au début
recrutés parmi les mariniers de la Loire. Mais bientôt le développement de la navigation attira une foule de gens sans travail cherchant à se faire embaucher. Une main d’œuvre nombreuse était en effet
nécessaire car aux mariniers proprement dits s’ajoutaient les maîtres de ponts, les chableurs, les boueurs, les débacleurs, les chargeurs et déchargeurs…. Au début, le maître-marinier
recevait en rémunération de son travail une partie de la cargaison. Mais ce système fut vite abandonné et remplacé par la rémunération en argent. La moyenne du salaire était de quinze à vingt sols par jour.
Sur les bateaux, les mariniers couchaient sur la paille dans des cabanes en voliges. Quand il s’agissait de compagnons, le maître-marinier leur assurait la nourriture. Parmi le personnel de marine, les
haleurs faisaient le plus dur métier. On distinguait les haleurs à la journée qui louaient leur service à raison de quinze à vingt sols par jour et les haleurs à longs jours qui moyennant une somme
forfaitaire conduisaient le bateau de son point de départ à son arrivée. Cependant sur le canal, les mariniers sont loin de vivre en bons termes les uns avec les autres. Leur grande
préocupation est de passer les écluses avant leur tour afin de pouvoir arriver au plus vite à Paris et toucher les primes promises à leur célérité. Cela entraine des querelles, des injures, des coups et
parfois de véritables batailles rangées. Altercations, blasphèmes, rixes après boire, injures…tel est le déroulement habituel de la vie des mariniers. Source : D’après Pierre Pinsseau, Le Canal Henri IV ou canal de Briare, Paris : Office d’édition du livre d’histoire, 1997. |