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3ème étape

LA TROISIEME ETAPE DES TRAVAUX

AVEC LES FRERES BOUTHEROÜE ET JACQUES GUYON

 

Les hommes

 

Guillaume Boutheroüe était seigneur de la Vallée et seigneur en partie du canal de Briare, écuyer, conseiller du roi, et receveur des Aides et Tailles.

François Boutheroüe était seigneur de la Fuselière et seigneur en partie du canal de Briare, écuyer et bourgeois d’Orléans.

Jacques Guyon était écuyer, chevalier, seigneur de la Rivière et du Chesnoy, receveur des Aides et Tailles puis seigneur en partie du canal de Briare.

Collègues aux recettes des tailles des élections voisines de Beaugency et de Montargis, Guillaume Boutheroüe et Jacques Guyon étaient à même de juger de l’importance du trafic qui passait sur la Loire et de quelle grande utilité pouvait être la voie d’eau artificielle projetée et commencée par Hugues Cosnier. De son côté, François Boutheroüe, bourgeois d’Orléans, s’occupait du commerce des bois et exploitait des coupes dans les forêts de St Martin et de St Amand en Puisaye. Le canal de Briare devait assurer à ses bois un débouché facile et rapide sur la capitale. L’affaire promettait d’être fructueuse pour ceux qui réussiraient à la mener à bonne fin. Tous les trois d’un commun accord, décidèrent de terminer le canal de Briare faisant ainsi coincider l’avantage général du royaume avec leurs intérêts particuliers.

 

Les Lettres patentes de septembre 1638

 

Par des lettres patentes en date de septembre 1638 et qui furent enregistrées au parlement de Paris le 15 avril 1639, Louis XIII accorda donc à Guillaume Boutheroüe et Jacques Guyon, l’autorisation de terminer à leurs frais le canal de Loire en Seine. Ils étaient enfin autorisés à percevoir un droit de péage sur toutes les marchandises qui passeraient sur le canal. Ce droit de péage se combinait avec le droit exclusif concédé aux propriétaires de faire naviguer sur le canal des bateaux leur appartenant en percevant un prix de transport. Le roi leur faisait don de tout ce qui avait été construit moyennant l’engagement de terminer l’ouvrage sur leurs propres deniers.

 

L’Exécution des travaux

 

Pour financer leur entreprise, les trois personnages s’associèrent un certain nombre de gentilhommes et de bourgeois et formèrent une société qui prit le nom de « Compagnie des Seigneurs du Canal de Loire en Seine ». A trois lieues environ en amont de Montargis, il restait à terminer ce tronçon et à construire cinq écluses. Dans cette dernière partie de son parcours la construction du canal ne présentait pas de sérieuses difficultés.

Les concessionnaires eurent également à construire la rigole de St Privé dont l’utilité était primordiale pour assurer l’alimentation en eau du bief de partage. La Compagnie du canal tint parole. Quatre années après la délivrance des lettres-pattentes, les travaux étaient terminés et en août 1642, Louis XIII accordait une gratification de 100 livres au premier bateau qui passait de Loire en Seine par l’intermédiaire du canal de Briare.

Les Difficultés rencontrées

 

Si les frères Boutheroüe et Jacques Guyon eurent à déployer de gros efforts pour achever le canal, c’est qu’ils durent lutter contre l’hostilité de certains propriétaires et contre les ennuis occasionnés par le règlement des indemnités d’expropriation. Hugues Cosnier s’était assez peu soucié d’indemniser sérieusement les propriétaires des terrains qu’il avait utilisés.

Le règlement des indemnités eut lieu sans trop de difficultés avec les petits propriétaires expropriés, cependant ces mêmes propriétaires n’avaient pas toujours été aussi accomodants car le 20 juin 1641, un arrêt du conseil du roi avait défendu aux riverains des rigoles de St Privé et de Breteau de labourer les deux perches de terrain réservées à la Compagnie en bordure des dits ouvrages.

L’évêque d’Auxerre fut même obligé d’adresser à ses fidèles un monitoire leur recommandant la modération et leur enjoignant de respecter les ouvrages du canal. Si la Compagnie vint assez facilement à bout des résistances opposées par les cultivateurs et petits propriétaires, il n’en fut pas de même lorsqu’elle se heurta aux grands seigneurs dont Gaspard III de Coligny, duc de Châtillon, amiral de Guyenne, maréchal de France et qui voyait le canal traverser ses terres sur plus de trente kilomètres. Plusieurs fois, il n’avait pas hésité à faire disperser par ses hommes d’armes, les ouvriers qui travaillaient au canal. Les seigneurs du canal se virent dans l’obligation d’en appeler au roi en personne. Les choses trainèrent en longueur pendant plusieurs années et finalement après bien des discussions, les seigneurs du canal furent contraints de transiger avec leur puissant voisin. Ils cédèrent au duc de  Châtillon, une part entière de la Compagnie du Canal.

Même problème avec Anne Marie Louise d’Orléans duchesse de Montpensier qui possédait également de vastes terres dans la région de St Privé et de St Fargeau. La rigole d’alimentation du canal les traversait sur une grande distance. Finalement après une longue procédure Mlle de Montpensier consentait enfin à laisser la Compagnie parachever la rigole moyennant une somme de 15 000 livres.

Malgré les difficultés inombrables dont il leur fallut triompher, les frères Boutheroüe et Jacques Guyon purent mener leur tache à bonne fin. Le roi reconnu leur mérite en les anoblissant.

Source : D’après Pierre Pinsseau, Le Canal Henri IV ou canal de Briare, Paris : Office d’édition du livre d’histoire, 1997.

 

 

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